VEILLE PRIORITIS
Publication au Journal Officiel des décrets encadrant l’application de la réforme du système d’Autorisation et de Recommandation Temporaire d’Utilisation (ATU/RTU).
La réforme votée dans la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2021 revoit en profondeur les dispositifs qui existaient jusqu’ici (RTU, ATU nominative, de cohorte et d’extension, post-ATU et accès direct post-AMM) autour de deux systèmes : l’accès compassionnel et l’accès précoce.
Les décisions sont désormais prises conjointement ou indépendamment par la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Agence Nationale du Médicament (ANSM).
Afin de prétendre à un accès précoce, cinq conditions doivent être réunies :
L’accès précoce concerne :
Pour l’accès précoce pré-AMM (AP1)
Pour l’accès précoce post-AMM (AP2)
L’ensemble des échanges et communications sur les AP1 et AP2, y compris pour les demandes de renouvellement d’autorisation, se font via la plateforme Sesame de la HAS.
L’autorisation d’accès précoce est subordonnée au respect, par le laboratoire, d’un protocole d’utilisation thérapeutique et de recueil des données, défini par la HAS, en lien avec l’ANSM le cas échéant, et annexé à la décision d’autorisation.
Une convention sera signée entre le laboratoire et l’établissement de santé, pour le dédommagement relatif à ce recueil par les professionnels de santé de cet établissement.
Ce PUT-RD a pour but de renforcer les connaissances sur le médicament utilisé et de s’assurer de son intérêt pour les malades. Ces données permettront d’analyser la qualité de vie et/ou d’évaluer toute autre mesure pertinente pour les patients.
Pour les médicaments disponibles précocement avant l’obtention d’une AMM, le PUT-RD devra permettre de collecter un nombre restreint de variables concernant :
Lorsque la demande d’autorisation d’accès précoce pour un médicament intervient après l’obtention de l’AMM, les exigences concernant la collecte de données dans le cadre du PUT-RD pourront être allégées le cas échéant.
La prise en charge par l’Assurance Maladie est immédiate et automatique.
L’indemnité tarifaire est librement fixée par l’industriel (à l’exclusion des cas où le médicament bénéficie déjà d’un prix négocié ou fixé par le CEPS ou d’un prix maximal de vente aux établissements de santé).
Cette prise en charge est encadrée par l’application d’un double mécanisme de remises :
Une suspension de la prise en charge du patient est possible mais ne doit pas excéder trois mois. Elle peut intervenir si :
L’arrêt de prise en charge est automatique en cas d’inscription du médicament sur une des listes de remboursement.
Les ministres peuvent également solliciter son arrêt dans le cas d’un retrait ou suspension de l’accès précoce, d’un refus d’inscription sur la liste de remboursement ou d’un retrait de demande d’AMM ou de remboursement.
Enfin, le laboratoire s’engage à assurer la continuité des traitements initiés pendant 1 an après l’arrêt de prise en charge au titre de l’accès précoce. Pendant cette période, lorsque la spécialité n’est inscrite sur aucune liste de prise en charge, les dernières conditions de dispensation et de prise en charge au titre de l’accès précoce sont maintenues pour une durée déterminée par décret qui ne peut pas excéder trois mois.
L’autorisation d’accès compassionnel est destinée aux médicaments qui :
Il existe un cas particulier de l’accès compassionnel, l’accès « pré-précoce » ou « très précoce ».
En effet, il est prévu que l’ANSM puisse octroyer une autorisation d’accès compassionnel, sur demande d’un médecin prescripteur, pour des médicaments qui font l’objet de recherche clinique dans une indication considérée à un stade très précoce.
Pour ces médicaments :
Il est indispensable que le médicament soit indiqué dans une maladie grave, rare ou invalidante et que sa mise en œuvre ne puisse pas être différée.
Pour l’accès compassionnel (anciennement ATU nominative)
Pour le cadre de prescription compassionnel (anciennement RTU)
Un cadre compassionnel est mis en place lors d’un signalement par le ministère des solidarités et de la santé, l’Inca, l’ANSM, les ordres professionnels, les centres de référence maladies rares, d’utilisations de médicaments hors-AMM et de données pertinentes sur cet usage.
La prise en charge par l’Assurance Maladie est immédiate et automatique.
L’indemnité tarifaire est librement fixée par l’industriel (à l’exclusion des cas où le médicament bénéficie déjà d’un prix négocié ou fixé par le CEPS ou d’un prix maximal de vente aux établissements de santé).
Cette prise en charge est encadrée par l’application d’un double mécanisme de remises :
Une suspension de la prise en charge du patient est possible mais ne doit pas excéder trois mois. Elle peut intervenir :
L’arrêt de prise en charge est automatique en cas d’inscription du médicament sur une des listes de remboursement ou d’un accord d’accès précoce.
Les ministres peuvent également solliciter son arrêt dans le cas d’un retrait ou suspension de l’accès compassionnel ou de l’arrivée d’une alternative thérapeutique prise en charge.
Enfin, la continuité de traitement des patients initiés dans le cadre d’un accès compassionnel à compter de la fin de cet accès pour l’indication en cause est réalisée dans les conditions suivantes :
Les rapports d’activité 2020 de la Haute Autorité de santé (HAS) et de ses commissions ont été publiés :
En 2020, la Commission de la transparence a évalué ou réévalué 410 médicaments et rendu 491 avis.
* abrogés par le décret n° 2020-1090 du 25 août 2020
** dans le cadre des nouvelles missions confiées à la commission en 2019 (décret n° 2019-855 du 20 août 2019), quatre demandes de prises en charge temporaires ont été déposées. Trois demandes ont été jugées complètes par le ministère et ont été instruites par la HAS : deux ont été examinées en 2020 et une le sera en 2021
Les avis de la CT ont été rendus dans 26 domaines thérapeutiques différents avec une dominante pour :
Soixante-treize évaluations ont concerné des demandes d’accès au remboursement pour des nouveaux médicaments. La Commission a recommandé de ne pas rembourser 11 d’entre eux.
Parmi les 62 autres médicaments :
Plus d’une soixantaine de médicaments déjà remboursables ont fait l’objet d’un examen approfondi suite à l’obtention de nouvelles indications. Douze de ces médicaments ont été reconnus comme apportant un progrès modéré (ASMR III) dans une nouvelle indication et 15 un progrès mineur (ASMR IV).
Parmi ces 51 avis, 49 portaient au moins sur le SMR et/ou l’ASMR, les autres avis concernaient exclusivement la population cible.
*motif d’évaluation supprimé en août 2020
Les inscriptions et extensions d’indication nécessitent en moyenne 105,5 jours et en médiane 81 jours depuis la validation du dossier déposé par l’industriel jusqu’à la remise de l’avis définitif au décideur. Ainsi, 53 % des demandes sont traitées en moins de 90 jours.
La Commission de la transparence a accordé 54 auditions (55 en 2019, 54 en 2018 et 52 en 2017) regroupées sur 6 séances complètes dédiées. Dans 30 cas (56%), il s’agissait d’une demande de primo-inscription, dans 12 cas (22%) d’une demande d’inscription dans une extension d’indication et dans 12 cas (22%) également d’un renouvellement d’inscription ou réévaluation du SMR ou de l’ASMR à l’initiative de la commission/HAS ou des entreprises ou suite à une saisine.
Quarante-six auditions concernaient le SMR et/ou l’ASMR. Huit concernaient la place dans la stratégie thérapeutique, les recommandations de prescription, la reconnaissance d’un intérêt pour la santé publique, ou le choix des comparateurs.
Suite à l’audition, les conclusions de 12 avis (26%) ont été modifiées, totalement ou partiellement, et en conformité ou non avec les revendications des entreprises.
Deux avis rendus sur des prises en charge temporaires dans un délai inférieur à 45 jours.
Pour ces évaluations, la Commission s’est prononcée dans un délai inférieur aux délais réglementairement fixés.
Pour les 7 médicaments ayant obtenu un avis favorable de la HAS en 2020, cinq ont fait l’objet d’un pré-dépôt de dossier avant l’obtention de l’avis du CHMP et les deux autres se sont engagés à le faire. Les instructions sont en cours.
Le délai d’instruction des inscriptions avec pré-dépôt a été plus rapide que celui du dépôt classique, avec une moyenne de 78 jours de traitement.
*A l’obtention d’un avis favorable du CHMP.
Ces 18 demandes ont majoritairement concerné des antinéoplasiques et agents immunomodulateurs (44 %) et des anti-infectieux (16 %).
Le Service évaluation des médicaments (SEM) a réalisé en 2020 une évaluation commune en tant qu’auteur (pour un médicament dans le traitement de la tuberculose pulmonaire ultra-résistante) et 4 en tant que relecteur.
Cent vingt-six experts externes ont été sollicités pour 121 dossiers.
Soixante-quinze contributions portant sur des médicaments évalués selon la procédure d’instruction complète ont été reçues et intégrées. Elles concernaient 185 dossiers.
La CEESP a réalisé 2 auditions.
Trente-quatre rencontres pré-dépôt ont été réalisées entre les industriels et le service évaluation économique et de santé publique.